je voulais pour toi
beaucoup de lignes blanches
respirer le bord du ciel
le sable caressé – nous
accueillis par l’attente
je voulais pour toi
beaucoup de lignes blanches
respirer le bord du ciel
le sable caressé – nous
accueillis par l’attente
tu es sur ma main
gauche comme notre étreinte
parfum ta pluie
jusqu’à l’eau qui efface
absence pleine : désir
il est un temps hors des rives
celui de la faille et celui du plateau
surplombant dans le ciel d’hiver net
celui où tu es deux sans miroir
celui où tu surviens à la musique
celui de la nuit posée hors forme
que l’on ne quitte qu’en distraction
celui où tu sombres en joie
celui de la fin aux arêtes vives
celui où le passé est à nouveau
réel comme la flamme sur la peau
celui de la pluie qui immobile est
celui du rêve qui reste au jour
il est un temps encore passé
du temps il y en aura toujours trop
espace gris refroidis d’automne
écrire est frissonner au matin
les romans parfaits vastes posés
des pas des portes pas l’autre le voisin
roucoulement moteur au ralenti
il y a des mots pour chaque cri
même pour la chute la fin
ne rien attendre – attendre
pulsion de l’être
c’est, l’après-midi
certitude sans objet
le réel est et n’importe
immobilité chacune seule
cris courant d’enfants
hors fin
est-ce à dire
quand elles ont débarrassées
que les tables du bar sont vides
que le vide est sur elles
que ce vide est le même
qui est est entre les feuilles
qui s’agitent dehors à l’été
que le vide en moi soudain
quand une femme demande
que penses-tu maintenant
que le vide ourlé de lumière
qui sur les choses est extase
que le vide entre les mots
qui fait sens ou perte
que le vide de la tasse bue
qui est reposée sur la table
longue amande
lame presque
entre tes cuisses
donne à voir
le damier vide
tu seras Y
pour moi
L’été est un instant
L’automne l’éponge
L’hiver une plaine
Le printemps le souffle
l’infini presque de la pluie sur le toit
une lumière humblement rabattue sur la table
l’enfant est roi dans le silence et le sourire
fils lointain regardé jusqu’à la feuille blanche
entre nous et le rien
indifférent l’air
nous sommes frôlés
encore frôlerons
réalité un rêve
décevant – plénitude
dans le couloir vers moi
tu me dépasses
je te regarde – châle
Frileuse, ton âge: le mien
parallèles les univers
dansent aux vitres