un poète pour chaque chien qui l’ignore
le poète se dédie
le chien hurle à ses frères
la lune est l’unique
un poète pour chaque chien qui l’ignore
le poète se dédie
le chien hurle à ses frères
la lune est l’unique
ciel chargé bas
bord de l’étreinte
le mot soir velours
n’être que plaie
après le poème
vivre
après le poème
il ne reste rien
– bonheur
quels seront les mots les derniers mots
où à plat droits sur pierre levée
en bouche silencieux lus posés
quoi pour les recevoir fosse
plis à l’oreille priant fumée
depuis quelle chambre de mort
diront-ils quelque chose pour rien
des gouttes sur le toit de plastique
avec un ciel vide de pluie au matin
regardé fixe en écoutant une chanson
comme un chemin en écartant
la ronce du passé qu’elle propose,
c’est le présent que je veux
quand bien même il est tombe
ils viennent
autres et pareils
avec chacun c’est autre et c’est pareil
avec chacun l’absence de satori est autre
avec chacun l’absence de satori est pareil
L’arbre mot est sans feuille.
Sec et noir dans la luxure.
Il tient l’air figé.
Son rêve est la pierre quand c’est le vent qui danse en lui.
Hors sève.
Il n’a pas de prise sur ses semblables ni sur les êtres aimés.
Il fait croire au pouvoir de monter.
demeure lampe
donne le mur
au regard bas
de qui ne dort
au soir tu es encore
– guère plus qu’une fatigue
une répétition ralentie
tant est déjà à la nuit
retiré en silence creux
les histoires tombées
rien n’enveloppe
– au-delà sont les ombres
le sel est perdu
quel tibre étrange ce soir
nul pour accueillir son
offrande lente de boues
rives et ponts au vide
la clôture faite foule
le temps s’est assis
les nombres sont des morts