cinema trois

c’est le cadeau du frère et la première fois et à quoi s’attendre la déception bien sur mais la surprise surtout et l’espace avant tout dépassant celui de l’église du dimanche et le rouge celui du sang que l’on ne sait pas encore entre les cuisses des femmes ni gonfler lèvres et sexe le rouge sur lequel on est assis et le mineur avec sa trompette venu de loin comme s’il avait inventé ce qui allait suivre et plus jeune par son espièglerie que moi loki insaisissable et tout n’est pas saisi compris ébahi étourdi ne restent sorti dans la nuit comme découverte que les abysses et les sauts ascension dans un orgue et le ciel très haut la peur comme si tout était vrai et l’enchantement et l’amour était là une de ses illusions encore là profond

Le beau froid du sud clair jusque dans la nuit, le fil du couteau, le tranchant du givre, et les étoiles fidèles. Les rues étaient vides, sans ombres, nous marchions vite, dans la joie d’avoir dévoré et bu, et avides encore, nous marchions à trois sans que rien ne s’oppose. Au fond, en haut, de la salle vide, les pieds sur les fauteuils, à regarder les deux filles, belles, sales, perdues, vives. Le plus beau feu est celui des gitans.

Il n’y a pas d’hiver, seulement le soir, le tram pour aller de l’autre côté où la ville devient banlieue et perd l’histoire, l’assoupissement d’après -dîner dans l’attente, le balancement du mot rotaie… et le retour à soi en cherchant l’adresse dans l’opuscule, et après avoir calé les sacs et les membres dans une posture oblique, tout est lenteur. Les plans séquences. Le Tage. Le fado étiré. La main qui coule. Glisse. Se pose sur l’autre main.