Oloé du 28/01/22024

Multitudes #59

Un visage rond, enfantin presque, lointain, m’attire par le rouge  des lèvres, la rencontre de nos regards, même si je ne distingue pas les yeux. Je me retourne : un homme en treillis de camouflage.

L’avant-dernier arrêt. C’est déjà la ville. Les demi-riches montent et restent debout. Ils frôlent les pauvres assis et endormis.

Celui qui parle seul et haut sans que personne ne le regarde, ivresse ou folie, est-il différent de celui qui sur le siège d’en face écrit sans être lu ?

#2349

frêle lumière
du vin dit blanc
fresque à la bouche
lampe tournée

#dual 39

Photographie de Chiara Zocchi

​Quoi de l’arbre ou de l’ombre, du dessin ou du fond, de la main ou de la griffe, de l’envers ou du motif, du mur ou de l’affiche, de l’en deçà ou de l’au-delà ?

Ne pas chercher la résolution, rester ​devant la question​ debout, s’adonner au balancement, être le regard : un.

#2347

#2346

Minutes de la multitude #58

La nuit est seulement un bruit.

Quelle a été leur journée à chacun? Pour toi, c’est maintenant la fin, dans l’oubli déjà. Tu es le cheval rentrant à l’écurie. Fourbu. Abêti.

Surprise de voir la gare du terminus. Déjà arrivé. Temps manqué.

#2344

Oloé du 13/01/2024

Minutes de la multitude #57

À pas mesurés sur le sol rayé. Remonter, aller vers l’avant. Ressentir l’immobilité du train.

Défilement très lent. Pas de perspective : un mur, le bord de la voie. Trop lent pour forcer le passage dans la mémoire. Trop rapide pour être regardé.

Une nouveau rythme entêtant, entraînant. Inconnu.