
nue aux futures pluies
tu éprouves la voûte
ton adieu en pleine lumière
Écritures
nue aux futures pluies
tu éprouves la voûte
ton adieu en pleine lumière
Un homme écrit un roman unique. Il disparaît, sans laisser de traces, sans mourir. Le livre est oublié. Un collectionneur en rachète les exemplaires en circulation jusqu’à ce qu’il soit épuisé. Après avoir publié son enquête, un écrivain prétend avoir retrouvé le disparu et le présente au public. Quelques mois plus tard, un second roman est publié. Qui l’a écrit ?
lampe érigée
donne le mur
au regard bas
de qui ne dort
Lumière comme si l’hiver était oublié, la voiture vide. Voyager au milieu du jour, sans hâte. La vie serait facile.
Première fois : je suis monté dans le train en suivant les instructions du général que j’ai attendu au terminus avant d’aller au bord du lac chez le Kantien.
Le tunnel avant le terminus, la ville en son centre. Tu vas être rendu – Déploiement mental de tous les sens.
À chaque arrêt, quelqu’un descend et vide le train. La voiture est rendue à sa beauté figée d’objet, baignée par la lumière d’octobre.
Ils me regardent écrire comme on regarderait un fou peu dangereux. Qu’est-ce qu’il y a de folie dans mon obstination d’écrire? Combien d’écriture entre la folie et moi?
Ai-je jamais embrassé dans ce train?
Il n’y a pas de place pour la mer. Elle est le lointain, au-delà de routes et de murs longs et unis. Elle se borde de falaises, de miroirs de sable, comme le timbre poste de minuscules dents de papier. Il n’y a qu’une chambre, et même pas, une paroi trouble, toute à sa fuite. Le regard et les lèvres sont pour le mensonge. Le dos ne dit rien, n’a rien à dire, n’a que faire de la vérité. La pluie a été resserrée sans se fondre, sans s’unir. Elle est encore la joie d’une tempête. J’aimais son noir avant de savoir la couleur. Ce nom était là, c’est le début même : Anne.