Catégorie : Dual

dual #53

On ne parle pas de couleur. Elle ne touche pas les jours qui sont traversés.

Bordure, motif, mousse, figure : cela égare, cela suscite des jeux immobiles, intérieurs.

A l’arrêt, ce qui ne varie pas : voir en soi, la forme en lisière de la masse noire.

Ville : vaste rêve. Elle échappe au nom et l’on s’échappe pour honorer la fuite, rendre l’hommage à la peur, le maitre.

dual #52

Photoraphie de Linda Sorrenti @lapidalagallina_0.2

Trois est le nombre sur la main, attendant le jour où une chambre sera instaurée, où pour une heure les secrets seront levés. Maintenant, qui porte la flamme au jour à droit au nom de fou pour se dissimuler en traversant le monde, avec qui sait que le mur et le ciel sont reflets l’un de l’autre hors de la ressemblance et avec qui sait que le plus beau poème est :

les nuages

passent

dual #51

Photographie de Chiara Vitellozzi @chiaravitellozzi

Combien de temps déjà devant cette balustrade simple où se croire passant ? Combien de temps pour que le ciel se soit abaissé en nuages atteignant par la chute enfin l’épaisseur ?

Ulysse forclos : être celui qui voit mais sans tomber ; croire qu’il y ait un centre et l’avoir rejoint ; opposer aux vagues le labyrinthe net et circonscrit.

Qui est le miroir de l’autre ?

#dual 50

Photographie de Linda Sorrenti
https://lapidalagallina.it/
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perdus et nous avons joué
en images les mots de peur
dans deux chambres les îles nues
des ombres sable sur la peau

dual #49

Photographie de Chiara Zocchi @chiara_zocchi

Ombre : ris en échevelée aux formes, fuis l’éternité dans chacun de tes instants, la couleur au cœur seul.

dual #48

Photographie de Chiara Vitellozzi @chiaravitellozzi

Il y eut. Un hôtel, une chambre, une porte. Le passé est cerné, à disposition des lents retours. Il a une forme, tu proposes celle d’une carte, à retourner, révélant des symboles mêlés, et béant, le mystère. Or, le jeu est ailleurs, celé hors de la lumière et entre nous. Cette peau en courbes, contemplée. Et l’autre peau pour l’autre regard. Épuisement des combinaisons possibles : toutes les étreintes sur la grande carte du ciel.

#dual 47

Photographie de Maud Bernière @maudberniere

Pose sur le temps. La danse trompe la spirale. On rit du nombre enlacé par la lumière. Ici on ne pense pas : on tourne. Ciel et terre sont deux couleurs de cartes, deux maisons, on va de l’une à l’autre dans l’inversion. On ne voit pas la musique, meilleure des amantes.

#dual 45

Hors de la perfection géométrique, l’horizon existe un peu. On dit : c’est une île. Des pas en feraient le tour en une mesure de temps d’un mot : heure, journée. Nul palais, nul réseau de routes, nul montagne. Le monde y est dénombrable comme dans une chambre : ce pin, ce mur, ce puits. Du spectre des couleurs, seulement quelques lanières étroites. Les nuances s’élargissent tant pour l’œil que les mots perdent leur valeur. Chacun des personnages connait tous les autres, un drame pour chacun. La fuite est le point invisible à l’opposé de l’immense. L’histoire est dans un cercle

#dual 44

dual #42

Photographie de @sterennanne

Te voir enfin, miroir : tranche épaisse et sombre, eau lourde qui avale sans mouvement.

Le matin dirait : tu dors. Rêve et mémoire, en reflets doubles : brasier doux. Tu as su l’été à jamais.