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Te voir enfin, miroir : tranche épaisse et sombre, eau lourde qui avale sans mouvement.
Le matin dirait : tu dors. Rêve et mémoire, en reflets doubles : brasier doux. Tu as su l’été à jamais.
Écritures
Te voir enfin, miroir : tranche épaisse et sombre, eau lourde qui avale sans mouvement.
Le matin dirait : tu dors. Rêve et mémoire, en reflets doubles : brasier doux. Tu as su l’été à jamais.
Quoi de l’arbre ou de l’ombre, du dessin ou du fond, de la main ou de la griffe, de l’envers ou du motif, du mur ou de l’affiche, de l’en deçà ou de l’au-delà ?
Ne pas chercher la résolution, rester devant la question debout, s’adonner au balancement, être le regard : un.
fantômes chez eux sur la paroi
dès la ligne le forme est pensée
la surface piège la lumière
une main pour l’ombre le secret
en miroir de l’image résolution
le sein long dans le noir
nue aux futures pluies
tu éprouves la voûte
ton adieu en pleine lumière
Il n’y a pas de place pour la mer. Elle est le lointain, au-delà de routes et de murs longs et unis. Elle se borde de falaises, de miroirs de sable, comme le timbre poste de minuscules dents de papier. Il n’y a qu’une chambre, et même pas, une paroi trouble, toute à sa fuite. Le regard et les lèvres sont pour le mensonge. Le dos ne dit rien, n’a rien à dire, n’a que faire de la vérité. La pluie a été resserrée sans se fondre, sans s’unir. Elle est encore la joie d’une tempête. J’aimais son noir avant de savoir la couleur. Ce nom était là, c’est le début même : Anne.
Tu ne sais pas quelle est l’heure. Matin ou nuit : les cartes battues avant la donne. Ciel, fleuve, pré, horizon seraient les couleurs, mais la lumière vient d’une sente unique. Se donner aux feintes : paysage, dessin, image. Oui, il y aurait une traversée, une histoire, mais elle passe vite : L’œil qui se verrait voyant.
son double posé sur de la nuit
une arche pour le temple
tes lèvres posées sur de la pierre
elle en est restée douce
le drap a bu l’air
rien ne tranche
une
main donne le silence
delta tourné au ciel