
nue aux futures pluies
tu éprouves la voûte
ton adieu en pleine lumière
Écritures
nue aux futures pluies
tu éprouves la voûte
ton adieu en pleine lumière
Il n’y a pas de place pour la mer. Elle est le lointain, au-delà de routes et de murs longs et unis. Elle se borde de falaises, de miroirs de sable, comme le timbre poste de minuscules dents de papier. Il n’y a qu’une chambre, et même pas, une paroi trouble, toute à sa fuite. Le regard et les lèvres sont pour le mensonge. Le dos ne dit rien, n’a rien à dire, n’a que faire de la vérité. La pluie a été resserrée sans se fondre, sans s’unir. Elle est encore la joie d’une tempête. J’aimais son noir avant de savoir la couleur. Ce nom était là, c’est le début même : Anne.
Tu ne sais pas quelle est l’heure. Matin ou nuit : les cartes battues avant la donne. Ciel, fleuve, pré, horizon seraient les couleurs, mais la lumière vient d’une sente unique. Se donner aux feintes : paysage, dessin, image. Oui, il y aurait une traversée, une histoire, mais elle passe vite : L’œil qui se verrait voyant.
son double posé sur de la nuit
une arche pour le temple
tes lèvres posées sur de la pierre
elle en est restée douce
le drap a bu l’air
rien ne tranche
une
main donne le silence
delta tourné au ciel
jusque dans la douceur de la myopie
la lame de la forme traverse le réel
les joueurs se sont levés loin dans le temps
l’enfant est le grain de sable de dieu rire
Le ciel n’a pas de miroir
Tu n’est pas dans ton image.
Tu serais rouge à ton secret.
Il faut aller jusqu’à l’ongle, son noir : défi, défaut. Il faudrait jouer encore, dans le rêve de la chambre, et sans miroir. Or on ne s’adresse qu’au visage, sans qu’il y ait de pardon. Le pli est la seule mémoire de l’étreinte.
Ce qu’est l’hiver est déjà loin, passé vaste. Tu vis les heures comme dans un train, fuyant les morsures. Tu n’as que le nombre toi : ce pourrait être le diable mais tu as choisi la plaine. Un galet leste la poche et empêche d’être happé par le ciel. Oui, tu auras cette patience minutieuse, trait après trait.