Tu mastiques un mot. Tes pensées le remâchent. Tu voudrais le voir dans le monde. Tu étudies comment il s’accoste aux phénomènes, aux mouvements des nuages et des organes. Tu ne surprends que des conséquences, des impressions, des influences. Dans ta promenade, tu interroges chaque mot qui compose le paysage, du trottoir à l’horizon, et tu le lies avec celui que tu tiens en toi. Tu l’as trop agrandi, il finit par toucher tous les autres, une voile gonflée, ondulante qui ne dissimule rien. Ce n’est qu’un son, un peu de boue dans ta bouche.