Exercices d’illuminations #8

Dans le cube du compartiment, quatre couchettes comme points cardinaux et sur chacune un être dit humain et son sexe. La scène se défera au bout de la nuit dans un pays différent. Chacun voyagera encore, jusqu’à sa perte. La nuit prochaine, d’autres combinaisons seront hasardées sur le voyage inverse. Le jeu tourne, sans raison. On entre dans la cabine. On dissimule son bagage. Les corps s’immobilisent après avoir coincé contre eux une feuille d’air. Ils se séparent. Identique à celui des autres jours, le ballet, ramassé, étriqué. Les joueurs ne peuvent manquer de remarquer qu’ils jouent. Un torse sans jambes ni visage se jette soudain devant les yeux. Vue plongeante sur un drap prenant la forme d’un corps. La nuit vient et le voyage n’est qu’une idée, un tremblement poursuivi. Les alliances et les permutations n’ont lieu que la boue du rêve. Et cette boue très liquide, monte et lèche et enlace.